L'auteur confronte la répétition heideggerienne de Kant, telle qu'elle est opérée dans Kant et le problème de la métaphysique, et la répétition de Kant par Hegel dans Glauben und Wissen. Cette confrontation fait apparaître que les deux répétitions éclairent le même point de la Critique kantienne : la doctrine de l'imagination transcendantale, et que le motif qui fonde cet éclairage chez Heidegger, à savoir la finitude, s'apparente dans sa structure au motif qui fonde la répétition hégélienne, à savoir l'absolu. Cette structure s'articule de part et d'autre dans l'insistance sur trois thèmes : le cercle, la vérité, le néant. Ces trois thèmes sont au cœur de la pensée de la différence ontologique, et aussi de la pensée dialectique. Cette parenté montre que la pensée dialectique, loin d'être simple méconnaissance de la différence, est requise par celle-ci, encore qu'elle s'en préoccupe dans le registre d'une totalisation qui finalement l'abolit. Mais cette même parenté pose en retour la question de savoir si la déconstruction de la métaphysique n'est pas intrinsèquement menacée par cela même au-delà de quoi elle voudrait penser.