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Émotion et réalité chez Sartre
Remarques à propos d’une anthropologie philosophique originale
pp. 286-302
Abstract
L’Esquisse d’une théorie des émotions est traduite en anglais une première fois en 19481. Elle le sera une seconde fois en 1962. Ces traductions ont suscité de nombreux comptes rendus et ont donné lieu depuis lors à de nombreuses lectures du petit livre de Sartre, alors que l’ouvrage a longtemps été négligé par les travaux de langue française2. En 1950, deux articles de grande qualité scellent cet intérêt anglo-saxon pour l’œuvre de Sartre en général, et pour l’Esquisse d’une théorie des émotions en particulier, dans cette période d’immédiat après-guerre. Le premier est écrit par Günther Stern, le second par Frederik Jacobus Johannes Buytendijk3. Ils adressent des questions fondamentales au livre de Sartre, à propos du rapport de l’émotion à la réalité d’une part, du rapport de l’émotion au langage de l’autre. L’émotion chez Sartre semble en effet se définir comme une façon de fuir la réalité, devenue trop difficile. C’est ce que semble indiquer la définition de l’émotion comme conscience magique. L’émotion serait ainsi, pour Sartre, la manière dont la conscience tenue en échec, mise en impasse, prétend agir directement, sans médiation, sur le monde.
Publication details
Published in:
Cormann Grégory, Leclercq Bruno (2012) Le problème de la passivité. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1).
Pages: 286-302
Full citation:
Cormann Grégory (2012) „Émotion et réalité chez Sartre: Remarques à propos d’une anthropologie philosophique originale“. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1), 286–302.