Depuis que les pays asiatiques ont subi l'influence écrasante de la culture occidentale, on s'y trouve toujours face au problème qui est de savoir comment assimiler ou s'accommoder à cette culture nouvelle venue sur la base de la tradition culturelle de son propre pays. Parfois on se sent même plus ou moins menacé par la crise de sa propre identité, soit culturelle soit personnelle. Car, une fois pris comme but ce qu'on appelle la «modernisation» se modelant sur la civilisation occidentale, on s'est engagé presque inévitablement, d'un côté, dans l'ethnocentrisme européen et, d'un autre côté, comme en réaction à celui-ci, à l'autre extrémité de l'ethnocentrisme, qui s'enorgueillie de la culture traditionnelle de son propre pays ou de sa propre race etc.. Pour la plupart des intellectuels des pays asiatiques dans leur époque de «modernisation», il a donc été toujours très difficile d'échapper à cette sorte d'oscillation ambivalente entre les deux extrémités de l'ethnocentrisme. Commençant au niveau politique et idéologique pour se manifester einsuite au niveau linguistique, mental etc., il y a eu presque partout le danger d'une perte d'identité culturelle ou personnelle allant de pair avec des conflits culturels, qui, eux aussi, ont été présents non seulement dans la vie extérieure mais dans la vie intérieure. En certaines circonstances, comme cela s'est manifesté aussi dans d'autres régions du monde, on a été forcé d'employer la foi religieuse empruntée de l'Occident justement pour lutter contre la menace d'une perte d'identité émanante de la culture occidentale.